CONSEIL MUNICIPAL DU 12 NOVEMBRE 2013 – partie 3

UNE FEMME DEBOUT.

Par Jean Philippe TIZON.

Elle se lève calmement de son siège, demande à l’assemblée de réagir en conscience. Elle lit tranquillement sa déclaration. Chaque phrase est martelée, chaque mot ciselé. La plupart des élus (es) présents ne semble pas mesurer la portée symbolique et politique de la scène qui se déroule sous leurs yeux. Ce qui aurait du être une exécution politique devient une libération. Elle parle, affirme ses vérités haut et fort. Personne ne bronche. L’élue  gagne même dans l’assistance en capital sympathie

L’adjointe au maire, encore pour quelques instants, assigne ses coups avec précision. Le premier magistrat se rend compte alors de son erreur stratégique. Les tics de comportement le prouvent. L’agacement pointe. Le « procès public » qu’il  a organisé à quatre mois des élections se retourne contre lui. Il n’a pas perçu la force que pouvait déployer une femme blessée, une citoyenne déçue, une élue déterminée respectueuse d’une certaine morale républicaine. Quelle erreur stratégique !!!

L’un parle de défaillance, de maintien de délégation pour causes extérieures, l’autre lui répond déficit démocratique, manque de transparence, procédure judiciaire

L’un veut  polariser sur une malheureuse histoire de personne  l’autre répond morale politique.

Le décalage d’approche se veut sévère. Il se comptabilise même en voix. Neuf élus (es) se prononcent  pour le   maintien de la rebelle comme adjointe. La probabilité d’un soutien de l’opposition reste faible. Près d’un tiers des élus de la majorité ont frondé à bulletin secret les consignes de vote. Cette histoire met en exergue non pas une égratignure mais bien l’installation d’une profonde fêlure entre membres de la majorité ce à quelques semaines des élections locales.

Fêlures confirmées tout au long de la soirée.  Ainsi, le public présent a assisté lors du premier acte  à une joute entre messieurs Guerci, encore Premier adjoint en charge des travaux publics, et Bragagnolo adjoint aux sports et à quelques travaux exceptionnels. 

Simple histoire de pré carré ? La goutte ayant fait déborder le vase vient du refus d’approbation du procès verbal du dernier conseil par quelques élus. Monsieur Bétirac Patrice avait alors souhaité des éclaircissements sur l’accès du chemin de la Massague qui se trouvait entravé par des plots d’importance. Mr Guerci démontre preuve à l’appui  que l’autorisation d’installation de « pyramides » sur cet espace a été signé par Mr Bragagnolo. Le même qui lors d’une séance précédente, affirmait ne pas savoir ce qu’il en était.

Lors du troisième acte, pour remplacer l’élue défaillante comme conseillère de l’intercommunalité, s’en suivra une grosse sueur.  Monsieur Patrice Bétirac recevant des voix de la majorité (12 voix)  a failli être gratifié   à la place de la représentante du maire madame Arnal (1 abstention, 14 voix. Une vraie séance d’enfer pour le Premier magistrat

La crise  ouvertement affichée lors de cette soirée couvait depuis des mois au sein de la majorité et au sein de l’assemblée locale en général. Malgré les engagements pris, l’absence d’expressions politiques claires et libres  a contribué  au maintien d’un déficit démocratique hérité depuis des décennies sur ce territoire. Le manque d’expression publique de l’opposition conduite par Jean-Marc Dumoulin, l’absence totale de déclaration du groupe socialiste, l’opposition ambiguë de Patrice Bétirac, la crainte de certains (es) élus (es) de la majorité de s’exprimer ont contribué petit à petit à créer un climat délétère. En la matière, la responsabilité ne peut provenir d’un seul individu mais bien d’un ensemble d’abdications.

Dans un tel contexte, nous ne pouvons que regretter la prise de parole tardive de madame Terrancle ce qui n’enlève rien, il faut le reconnaitre, à son courage politique même si nous ne partageons pas toutes ses options politiques.

Une soirée désastreuse  pour le Maire sortant et une partie de son équipe. Ce qui aurait du apparaitre comme un temps fort de cohésion d’une majorité autour de son « chef », face à une démarche « déviante »  a tourné à la quasi pantalonnade. Ce qui aurait du être une  mise à l’écart politique, a transformé la coupable en victime ;  mieux l’a mise en lice comme principale opposante à la politique municipale actuelle mettant fin de facto au duo de frères ennemis joué depuis une décennie par messieurs  Boudet/Dumoulin.  Enfin, d’accusateur de défaillances, le Premier magistrat se retrouve, sans faire fi de la présomption d’innocence,  en position d’accusé potentiel sur fond d’enquête judicaire en cours. En ce temps de révolte des urnes de telles suspicions, vraies ou fausses, se paient politiquement cash.

Bref, un conseil victime de lui-même - ce que nous avons souvent décrit, analysé  maintes fois-  par manque de transparence et peur de la démocratie citoyenne. A la condition de savoir se servir du boulevard offert involontairement par le magistrat sortant, Madame Terrancle et sa future équipe feront-ils mieux en la matière ? L’histoire et le programme de campagne nous le diront en espérant dans un premier temps que la rebelle du jour  demeure  une femme debout.

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