Campagne des régionales
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« Ils ont eu l’intelligence de dépasser leurs divergences »
La démarche de « Nouveau Monde en Commun » est résumée par Serge Regourd : « Des responsables de formations politiques ont eu l’intelligence de dépasser leurs divergences pour se rassembler. » Pour la première fois de sa vie, l’universitaire est candidat à une élection et conduit la liste dans le Tarn-et-Garonne. Ce large rassemblement en Languedoc-Roussillon-Midi-
L’écologiste Gérard Onesta conduit la liste « Nouveau Monde » à l’échelle de la nouvelle grande région. Comme son nom l’indique, ses candidats visent haut. Les sondages confortent une certaine ambition : la liste est créditée de 11 % d’intentions de vote dans le dernier sondage Ipsos, en hausse d’un point par rapport à octobre (avant les attentats de Paris), et en quatrième position derrière le FN (32 %, + 1), la liste PS-PRG (23 %, – 1) et la droite (21 %, stable).
« Nouveau Monde » repose sur un triptyque : social, écologie, éthique. Le pari est d’harmoniser le rouge et le vert, auxquels s’ajoute une touche de rose. Gérard Onesta le clame volontiers : « Je ne suis pas un candidat vert mais un candidat arc-en-ciel. » Ceux qui étaient adversaires en 2010 en Midi-Pyrénées sont aujourd’hui colistiers : Christian Picquet (Front de gauche), Gérard Onesta (EELV) et Myriam Martin (alors NPA) ; même chose en Languedoc-Roussillon pour René Revol (Front de gauche) et Jean-Louis Roumegas (EELV). Le comité de soutien à « Nouveau Monde », très éclectique, rassemble le philosophe Régis Debray, le cinéaste Thomas Gilou (la Vérité si je mens) ou les comédiens Marie-Christine Barrault, Sergi Lopez et Robin Renucci.
Les formations politiques qui composent « Nouveau Monde » penchent toutes à gauche, sans posséder toutefois la même culture, ni le même ancrage sociologique, et leur regroupement n’était pas une évidence. Il a fallu dépasser des réticences, aussi bien au PCF qu’à EELV, pour construire cette entreprise politique commune. Chaque formation a dû accepter des compromis, des concessions. « Nous avons suffisamment d’accords avec EELV pour être dans une démarche commune, analyse Dominique Satgé, candidate PCF en Haute-Garonne. S’il existe des différences d’appréciation, on laissera aux citoyens le soin de trancher. » L’intervention de ces derniers est un axe majeur pour la liste : selon la charte éthique et démocratique de 43 articles qui engage les futurs élus au non-cumul des mandats, à l’assiduité, à la transparence sur l’utilisation des fonds publics, les citoyens se verraient reconnaître un pouvoir de saisine de l’assemblée régionale. B. V.
(Article paru dans l'Humanité du 26 Novembre 2015)