Enfant d’ailleurs…
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Du haut de ses quatre ans
Il observe en silence.
Il jauge, examine et reste méfiant.
On devine que déjà cette jeune existence
A vécu des épreuves entre ses deux parents.
Son beau regard noir marque de la surprise
Etonné , interroge car il ne les comprend
Ces gens qui solidaires tendent des friandises,
Le submergent de mots, de sourires avenants.
Il entend père et mère dirent de grands mercis.
Lui qui sans l’exprimer partage leurs tourments
Quand avance le soir et que tombe la nuit
Se pose des questions dans sa petite tête.
Qu’ont-ils donc tous ces grands
A s’agiter ainsi comme si c’était la fête
Dit le sombre regard tout en s’adoucissant.
Et soudain, déposant enfin son lourd bagage
De souffrances et de peurs qu’on n’ose imaginer
Dans un élan du cœur, vertu de son jeune âge,
Dans deux bras grands ouverts, il ose s’élancer
Et lui qui n’a rien d’autre à offrir en partage
Sur une joue tendue dépose un baiser.
Marie Gabrielle Gimenez