Layrac-Sur-Tarn : En partant du concret, laissons nous aller à rêver…

Il y a plusieurs années que germait dans les esprits des  élus de Layrac l’idée de racheter  la gravière locale.

Lors de la mise en place du PLU sous la précédente municipalité conduite par Madame Jacqueline Bonnet,  ce  site  avait été positionné « espace préservé ».

Dés sa mise en vente, la proposition d’acquérir ces lieux a été émise lors d’un conseil communautaire par la nouvelle équipe.

Elle n’a pas reçue tout d’abord une approbation unanime. .. Le coût de l’investissement entre autre posait problème.

La volonté de réfléchir aux différentes argumentations laissait cependant  espérer une issue favorable. Une délibération du 29 mars 2018 a acté l’achat.

Pour précision le département à subventionné  à hauteur de 40% cette acquisition soit 65 736 € sur les 160 000 € hors frais d’actes.

Le conseil  départemental avait aussi engagé le classement de cette zone en Espace Naturel Sensible.

Qu’est ce qu’un Espace Naturel Sensible ?

Parce qu’ils connaissent les territoires et les décideurs locaux,  la loi du 18 juillet 1985 accorde la légitimité aux conseils départementaux  de mettre en œuvre une politique de sauvegarde des espaces naturels sensibles ENS.

Un espace ENS est  identifié patrimoine naturel riche. Il mérite d’être protégé et valorisé. Nous avons déjà sur notre intercommunalité agrandie un ENS, c’est la forêt de Buzet , reconnue « poumon vert » du nord toulousain.

Notre département s’est engagé en 2017  dans un programme d’actions qui court jusqu’en 2020, à protéger 1000 hectares de zones sensibles supplémentaires. Il apporte un soutien financier mais aussi technique.

Monsieur Thierry Astruc, maire de Layrac, vice-président en charge des espaces naturels au sein de l’intercommunalité Val’Aïgo ,  peut désormais se réjouir , sa   commune compte un atout indéniable sur son territoire à travers cet  ENS de près de  17 ha. L’attractivité de cette commune qui ne manque déjà pas d’atouts se trouve renforcée.

 

Pour le moins deux objectifs de  ce site,  le premier, préserver la biodiversité tant animale que végétale des lieux.

Nous avons vus et entendus les poules d’eau, les canards, les foulques profitant de ces belles journées ensoleillées pour barboter sans crainte sur les trois lacs concernés.

Martins pêcheurs, hérons et parmi cette espèce le Héron Bihoreau, aiment à fréquenter  ces lieux calmes et paisibles et tendent à s’y installer.

Le Héron Bihoreau serait en voie de raréfaction et aurait déserté les rives de la Garonne et l’urbanisation pour chercher en campagne un havre de paix.

Bien d’autres espèces, mammifères, libellules, poissons,  batraciens et couleuvres doivent  peupler  les eaux et les rives de ce territoire qui mérite de garder cet aspect sauvage propice  aux cachettes.

C’est bien à la préservation de cet espace qu’il faudra veiller pour encourager la biodiversité, les nidifications et reproductions.

Les berges des lacs garderont sans doute  opportunément par endroit  un  aspect broussailleux afin de ne pas trop perturber l’habitat naturel.

Des zones d’un accès plus aisé,  permettront peut-être l’installation de postes d’observation.

Pour le moment tout cela reste du domaine prévisionnel car c’est Nature Occitanie qui va étudier et définir les possibilités après avoir recensé les espèces.

Une année entière, soit quatre saisons pour évaluer, observer la nature, repérer les oiseaux de passages, les habitudes des uns et des autres sur cette zone humide qui réserve certainement d’heureuses surprises.

Cette zone est également riche d’une saulaie, espace boisé en voie lui aussi de raréfaction.

Cette étude est financée conjointement par le conseil départemental et l’intercommunalité Val’Aïgo.

Le second objectif de ce classement est d’offrir au public un lieu de promenade pédagogique, de  découverte, de sensibilisation et d’éducation au patrimoine  naturel.

Le comité de pilotage de ce projet est pour le moment composé d’élus de notre intercommunalité, viendra par la suite la création d’un comité de gestion auquel participeront le département et des associations.   

Quand pourrons-nous bénéficier de tout ce travail ?

Peut-être en 2021.

 Il  y aura beaucoup de travaux à coordonner suite à l’étude menée par Nature Occitanie.

Peut-être qu’en certaines périodes des zones seront fermées au public pour préserver la tranquillité des espèces, en période de reproduction par exemple.

Il faudra certainement tenir compte des capacités d’accueil, de la sensibilité des milieux.

Peut-être un des lacs sera-t-il ouvert à la pêche, des tables de pique -nique installées, des activités récréatives prévues au fil des saisons…

Pour le moment rien n’est défini.

Le gouvernement s’est engagé à une compensation des émissions de CO2 d’ici  2050.  Certains scénarios proposent de compenser nos émissions par des systèmes de captation du carbone. Ces projets peuvent se traduire  par la mise en œuvre de programme de reforestation. La biomasse constitue un «  puits de carbone » car les arbres en poussant capturent le CO2 présent dans l’atmosphère terrestre.

Nous ne pouvons qu’adhérer à la préservation des espaces déjà boisés.

Nous savons par ailleurs  que les zones humides sont protégées et en voie de raréfaction.

Elles assurent la survie d’espèces en voie de disparition, libellules, tritons, salamandres et même grenouilles victimes de nos pratiques et activités diverses.

Alors apprécions à sa juste valeur cette initiative départementale et intercommunale qui peut paraitre à certains onéreuse. Cet espace aurait pu être acquis par des personnes privées et dévasté, fallait-il courir le risque ?

Préserver l’environnement et la  biodiversité est une décision politique qui devient urgente car elle ne portera des fruits qu’à long terme.

Les lecteurs de ce blog savent combien d’autres choix  favorisant le transport routier, le bétonnage, la destruction de terres agricoles nous attristent.

Réjouissons-nous de ce projet en lien avec la volonté de dynamiser l’offre touristique de notre intercommunalité tout en préservant l’environnement.

La voie douce dont les travaux de prolongement vers Bessières et Le Terme devraient commencer  passe tout prés de ces lieux.

Espaces naturels sauvegardés, lieux historiques, sentiers de randonnées, baignade en eaux vives, offre de camping, modeste mais à noter, club de paddle Per l’AÏgua à Villemur, travail sur le projet de remise en navigation du Tarn, refuge des tortues à Bessières, office du tourisme qui devrait être revitalisé, voilà  de quoi ouvrir de nouvelles perspectives  y compris économiques à notre intercommunalité…

Nous ajouterons à ce descriptif la richesse du milieu associatif et l’existence d’un lieu culturel rare, une résidence d’artistes, L’UsinoTOPIE. Cette année encore, elle travaille à travers une résidence de territoire à tisser le  lien intercommunal, des arguments non négligeables.

Voguant vers l’avenir, soyons fous !

 Imaginons que dans quelques cerveaux  inspirés germe l’idée de relancer le projet émis par la commune de Buzet-sur-Tarn d’installer un Aïgopole sur la zone des « portes du Tarn ».

Une intercommunalité Val’Aïgo, un Espace Naturel Sensible autour de trois lacs à Layrac, à Buzet et Saint-Sulpice un Aïgopole pour travailler à la recherche et à la protection des milieux aquatiques, à la préservation de l’eau cet élément indispensable à notre survie…

Et tout cela le long du Tarn, cette rivière jadis source de développement pour les villes la bordant

Est-il permis de rêver le Tarn lieu de convergence  entre la nature et l’intelligence humaine ?

 

 

 

 

 

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