Plagia pour Molex.

Six mois de lutte n'ont pas entamé leur détermination et n'ont en rien émoussé l'indignation des salariés de chez Molex.

Par leurs compétences il ont fait prospérer l'usine Molex de Villemur sur Tarn.
Ces trois cent salariés ont beaucoup de mal à comprendre comment on peut imposer la fermeture d'un site bénéficiaire, ils fustigent aujourd'hui le comportement de « patrons » selon eux « manipulateurs ».

Comment s'est déroulée votre séquestration ? Morale ?
Les MOLEX :

Les premières heures on ne réalise pas trop. Aujourd'hui on ne dort plus.
Cette situation étant inédite pour quasiment chacun d'entre nous, on se sent un peu comme des rats de laboratoire, pris au piège, attendant la dernière injection fatale.
C'est très humiliant le manque de considération des patrons que vous avez enrichis, on se sent salis.
Depuis 2004 nous appréhendions le scénario, mais 1,2 milliard de bénéfices semblait nous mettre à l'abri, aujourd'hui nous savons que tout était prémédité.
Avec le recul comment analysez vous ce type d'action ?
Les MOLEX :

C'est tout simplement criminel, nous ne voyons aucune excuse pour ces atteintes à la liberté du travail. C'est en fait une prise d'otage, nous sommes otages de patrons malhonnêtes. Nous avons déposé plainte. Ces actes donnent une image catastrophique des patrons. Comment négocier dans le mensonge ? Ça nous braque, si encore la société avait perdu de l'argent...
Comprenez vous la colère des patrons ?
Les MOLEX :

Tout cela est piloté des Etats-Unis, il y a un décalage entre le professionnalisme avec lequel nous avons travaillé et le niveau intellectuel qu'ils nous attribuent.
Clairement, ça veut dire que derrière tout ça il y a des patrons voyous déconnectés des réalités économiques. Les lois ne sont pas respectées, les patrons étrangers refusent nos avantages sociaux les patrons français tentent de les ignorer, au final c'est l'anarchie totale.
Ça ne va ni dans l'intérêt des salariés ni dans celui des bassins d'emploi.
En copiant des machines, en constituant des stocks pour s'assurer une marge de fonctionnement les patrons nous ont trahi.
Les gens se sentent abandonnés, désespérés et tout se concentre dans le rejet de l'entreprise et la haine des patrons.
François Fillon accuse Molex de délit d'entrave ...
Les MOLEX :

Alors, enfin on prend conscience de la manipulation dont nous sommes victimes, un défaut d'information du C.E. tel que celui que nous connaissons peut s'avérer criminel mais nos patrons n'iront pas en prison, eux !
Ils utilisent la crise pour justifier leur mauvaise foi, ils étaient sûrement visionnaires, tout était organisé bien avant.
Comment abordez vous les semaines à venir ?
Les MOLEX :

C'est l'incertitude, ils ont pris des mesures de protection disproportionnées. On risque de se retrouver face à une véritable cocotte minute. Nous craignons des actes désespérés.
Nous essayons de prendre du recul, de dépasser l'émotionnel, de gérer la situation dans le respect des personnes c'est tellement difficile lorsque vous êtes malmenés.
Nous sommes considérés pour certains par le patron et la DRH comme des demeurés, « il y a un décalage entre le professionnalisme avec lequel est gérée la communication et le niveau intellectuel de certains salariés. »
Devant tant de mépris, nous sommes déterminés, dé-ter-mi-nés.

Bien sûr, vous l'aurez compris, cette interview n'a jamais été réalisée, elle se veut simplement une parodie des sentiments de blessure des « séquestrés » de Villemur (voir article du Parisien du 23/04/09).

Nous pourrions être en capacité de comprendre les craintes ressenties par ces deux cadres si c'est vraiment le cas, mais, eux, sont-ils en capacité de comprendre les employés de MOLEX ?

M. KERRIOU souhaite que « les salariés partent en paix avec l'entreprise », mais la paix est-elle pour lui synonyme de silence et de soumission ?

Où sont les manipulés et les manipulateurs ?

Comment ose-on encore accuser les salariés d'avoir, eux-mêmes, créé la situation en faisant preuve « de manque de motivation » ?

Quant à Mme COLBOC, peut-être aurait-elle dû, en tant que directrice des ressources humaines, prendre du recul à l'annonce des décisions des dirigeants de MOLEX, cela lui aurait permis de traiter les salariés de l'usine avec tout le respect qu'un être humain est en droit d'espérer et ne pas attendre le 23 avril 2009 pour reconnaître qu'elle « aurait dû dépasser l'émotionnel et gérer la situation dans le respect des personnes ». Quel aveu lourd de sens ! Comment réclamer de la dignité lorsqu'on avoue ne pas respecter celle des autres ?

Notre pays connaît depuis plusieurs mois, une débâcle économique sans précédent. Après MOLEX, c'est au tour des salariés de Freescale, anciennement MOTOROLA, d'être menacés. Dans ce cas, quinze millions d'euros de subventions ont été offerts aux américains ! 

Nous avons obligation de confier notre argent aux banques alors qu'elles ont ruiné des milliers de petits épargnants et que nos comptes sont scrupuleusement surveillés. Bien sûr, Monsieur FILLON nous dira que DEXIA n'est pas établi en France, mais combien la France a-t-elle donné pour sauver DEXIA ?

P.S.A. s'était engagé, contre quelques petits milliards, à faire travailler les sous-traitants du territoire (plan de sauvegarde du secteur automobile), les lettres divulguées opportunément et publiées sur le blog MOLEX dévoilent les méthodes de cette même entreprise.

A quoi servirait-il de demander au gouvernement de sévir ? Il en est aujourd'hui complice ne serait-ce déjà que par son immobilisme et son manque de courage !

Monsieur SARKOZY est plus enclin à développer son action sécuritaire : on sait aujourd'hui que le résultat en est plus que médiocre avec une augmentation considérable des agressions physiques notamment.

Ce n'est pas en développant la misère qu'on sécurisera les biens pour si peu qu'il en reste.

L'équipe du blog.


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V
Ce qui me plait dans votre version c'est qu'elle est très réaliste et aurait pu être concret ... si seulement les journalistes voulaient bien s'occuper de relater les ressentis des deux cotés avec la même honnêteté ... et pas seulement celui des puissants.<br /> On a parlé de prise d'otage ... mais qui à commencé le premier ce "jeux" dont la seule issue est un affrontement et de grandes déceptions.<br /> Les seuls qui pourraient faire changer les choses sont nos hommes politiques ... mais il semblerait que leur volonté de sanctionner les entreprises "rapaces" venant s'approprier le savoir faire, les brevets et les subventions français se soit transcrit en mot seulement mais pas en actes ... pourtant le droit français le permettrait ... mais il est bien plus simple de l'utiliser contre les victimes premières de ces événements !<br /> <br /> Sur ce bonne continuation l'oeil !!!
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