Hôpital silence



Blouses blanches dans la rue

La nouvelle réforme hospitalière provoque cette fois encore des manifestations d'hostilité. Le passage de la dotation globale à la tarification à l'activité semble aggraver certains déficits hospitaliers auparavant déjà difficiles à juguler.
Sans être professionnels de santé, nous connaissons tous l'hôpital et pouvons réfléchir à ses différentes fonctions.
Le coût des mutuelles augmente sans cesse, déremboursements, dépassements d'honoraires, examens coûteux, médicaments onéreux pour certaines pathologies.
Une mutuelle malgré certaines aides n'est plus à la portée de tout un chacun.
L'hôpital a de tout temps soigné tout le monde et reste le lieu où les plus démunis se rendent.
Ces malades parfois indigents, sans domicile ne font appel aux soins qu'en cas d'extrême nécessité et peuvent présenter de ce fait des pathologies complexes aux coûts supérieurs.
La tarification à l'activité cloisonne les interventions, telle opération, tel coût, telle durée d'hospitalisation. Cette gestion axée sur la rentabilité est simpliste en uniformisant les malades et les maladies.
Telle opération n'aura pas les mêmes conséquences si elle est prévue que si elle est effectuée en urgence.
La technique opératoire sera différente, s'en suivront des soins de suite différents, une durée d'hospitalisation différente. Il faudra éventuellement tenir compte d'autres pathologies.
Comment définir d'avance le coût d'une intervention en oubliant les facteurs humains ?
L'hôpital bien connu pour ses services d'urgences doit rester un lieu d'écoute, mais le manque de temps et de personnel fait oublier cette notion rassurante. Le gain de temps est la clé de voûte du service des urgences.
Patrick Pelloux, défenseur de l'hôpital public conseille aux malades de se rendre aux urgences avec leurs derniers examens, leurs dernières ordonnances, le nom du référent du maintien à domicile pour les personnes âgées.
L'hôpital, c'est aussi un lieu de formation et de recherche.
Un futur « apprenti chirurgien » mettra plus de temps à opérer que le « patron » nécessairement présent. Le temps c'est de l'argent.
Un fléau, le maladies nosocomiales, il faut se battre contre par, entre autre de fréquents et minutieux lavage des mains par l'utilisation multiple de matériels stériles, par l'immobilisation de blocs afin d'assainir régulièrement les systèmes d'aération et de transport d'eau.
Il faut amplifier les bonnes pratiques cliniques (attention aux classements) mais comment agir quand ça sonne de tout côtés, que vous devez remplir des « paperasses », que peu nombreux dans le service vous êtes tributaires des coûts.
La France était un exemple en matière de santé publique, ne sommes nous pas en régression même si c'est encore mieux qu'ailleurs (jamais content !).
Ne va-t-il pas y avoir, le futur est-il approprié, une médecine à deux vitesses. Celle des cliniques où celui qui aura les moyens se fera soigner, celle de l'hôpital ou les listes d'attente s'allongeront, où les services d'urgence déjà débordés ne pourront plus répondre à la demande.
Pour prouver la nécessité de la réforme hospitalière on évoque le déficit de la sécurité sociale. D'ici fin 2009 le trou devrait atteindre 20 milliards, la hausse du chômage se répercutera sur les cotisations.
Deuxième point pour justifier la fermeture des petits hôpitaux, le danger qu'ils représentent pour certains malades.
Par manque de financement tous les hôpitaux du territoire ne peuvent bénéficier de plateaux techniques performants, les chirurgiens de ces petits établissements pratiquent moins certaines interventions et sont donnés être eux aussi moins performants.
On peut considérer ces deux arguments mais quand le problème de la nécessité médicale se pose nous sommes rassurés d'avoir à proximité un hôpital où l'on peut se rendre, ainsi que la famille, facilement, où les dimensions restent de taille humaine.
Considérations économiques obligent, on semble se diriger vers deux sortes d'hôpitaux, ceux où sera pratiquée la chirurgie, les autres où l'on reviendra après intervention pour les soins de suites.
On nous appelle, nous patients, à prendre notre part de responsabilité, c'est vrai qu'on culpabilise en pensant aux générations futures, et que la goutte d'eau que nous pouvons apporter en évitant les surconsommations médicamenteuses, les examens répétitifs, les pressions infondées sur nos médecins sont à considérer, évidement la santé n'a pas de prix mais elle a un coût, privilégions la prévention même si ce n'est pas toujours facile, stress, pouvoir d'achat... .
Au fait ne serait-il pas utile d'amplifier et de reconsidérer la prévention, pas forcément à grand coup de campagnes publicitaires onéreuses et parfois malhabiles mais par des moyens simples réclamés depuis longtemps, par exemple la baisse de TVA sur les fruits et légumes, mais ça c'est un autre débat.
De notre coté pouvons nous questionner le gouvernement sur son dédain face aux PSPH, ces hôpitaux Privés participant aux Services Publics Hospitaliers, établissements à but non lucratif qui s'ingénient à préserver la qualité des soins tout en maîtrisant les coûts, nous pouvons citer l'Institut Gustave Roussy, l'hôpital Montsouris (14ème arrondissement), chez nous Claudius Régaud, à la fois PSPH et centre de cancérologie.
Certaines études reconnaissent les performances de ces établissements, l'état semble les ignorer.
Pourtant notre ministre actuelle, pharmacienne de formation connaît le domaine de la santé.
Il est vrai que nos dirigeants mettent toujours beaucoup de temps à admettre leurs erreurs.
Pour exemple le « numérus clausus » limitant chaque année le nombre de reçus aux examens de médecine notamment, imposé parce que d'après les spécialistes, le nombre croissant de médecins provoquait une surconsommation médicale, il a fallu attendre la pénurie pour le reconsidérer.
Personne en haut lieu alors qu'on nous abreuve de statistiques n'a vu venir cette pénurie.
Demain dans l'urgence devra-t-on brader des diplômes ou aller les « acheter » dans d'autres pays européens.
Que donneront les réformes hospitalières actuelles ?
Notre système de protection sociale, envié par beaucoup est basé sur la solidarité intergénérationnelle, il est reconnu que notre modèle français atténue les conséquences de la crise actuelle et pourtant la loi Bachelot risque de désorganiser ce service de santé qui garantissait des droits à peu près égaux aux assurés.
Les Etats-Unis cherchent à améliorer leur système de prise en charge des soins, pouvons nous laisser le notre dépérir, pouvons nous laisser s'amplifier des inégalités ?
Non l'hôpital ne peut pas être géré par la seule logique comptable.
Quand des acquis obtenus de longue lutte « passent à la trappe » vous remarquerez combien il et difficile voire impossible de les restaurer.

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V
Une grande problématique dans le sens où il est impossible de dire qu'il ne faut rien changer car le secteur de la santé souffre financièrement mais d'un autre coté comment accepter les changements mis en place ... on ne peut pas accepter cette médecine à double vitesse déja existante mais qui ne va que s accentuer avec la T2A !<br /> Mais comment faire comprendre cela à un gouvernement sourd à toute proposition !
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M
moi je dis qu'il doit y avoir un tarif special pour les personnes qui n'ont pas les moyens car a ce que je vois de nos jours l'hopital est devenu un luxe.Meme certaines femmes enceintes decident d'accoucher a la maison le fait qu'elle n'ont pas les moyens de payer leur frais d'hospitalisation.je crois qu'on devrai revoir les tarifs pour que tout le monde ai un minimum de soins
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