ARTE : PURE LIFE, REMONTONS A LA (RES) SOURCE DE NESTLE.

Dans notre belle France verdoyante revient chaque année le problème de la sècheresse, plus ou moins éducatif, plus ou moins anticipatif de ce que pourrait être l’avenir…

C’est donc avec intérêt, dans ce monde où tout devient payant que nous avons suivi le reportage sur la société Nestlé diffusé par Arte.

A quel prix et qui paye pour permettre à la société Nestlé « d’inonder » sous différentes marques le marché de bouteilles d’eau.

Deux journalistes investigateurs ont voyagé du Maine aux Etats-Unis jusqu’au Pakistan en passant par l’Afrique. Nestlé a tenté en vain de bloquer ce reportage édifiant.

Nestlé, première entreprise agroalimentaire du monde emploi 280 000 personnes et connait une croissance annuelle de 10%. Idéalement installé près du lac Léman, le numéro un du marché de l’eau dit se sentir investi d’une responsabilité sociale et travaille en communiquant sur la notion de l’eau indispensable en terme de développement durable, un développement durable où le mot durable s’avère à travers ce reportage une notion profitable pour la société et les actionnaires. Brillante démonstration marketing de la part de cette société qui voudrait faire la leçon mais mériterait d’en recevoir en matière de moralité.

Pour se donner un semblant de bonne conscience la société distribue de l’eau potable dans des camps de l’ONU situés dans l’est de l’Ethiopie, ou plutôt à assuré jusqu’en 2004 l’approvisionnement et l’entretien. En fait ce programme humanitaire a redoré le blason de la société.

« L’eau une marchandise

 comme les autres ? »

 

Aux Etats-Unis, principal marché du groupe la région du Maine est particulièrement concernée. La révolte des habitants de Fryeburg a tenté de freiner l’expansion des forages, le maire a refusé de doubler la capacité de pompage de « Poland Spring » qui pompe déjà tous les jours un million de litres d’eau sur les lieux, avec 10 dollars ils obtiennent 30 millions de litres d’eau de source. Nestlé pour combattre les volontés locales s’appuie sur la loi très vague quant à l’appartenance de l’eau qui peut être puisée sans limite, l’eau embouteillée est identique à celle qui coule au robinet de la ville.

A Kingfield les autorités moins réticentes sont sensibles aux retombées économiques de l’implantation de Nestlé qui s’évertue à subventionner associations et projets publics. Le ministère de la pêche et de la chasse s’avère peu sensible aux protestations et mobilisations des habitants qui revendiquent légitimement la défense de leurs intérêts par l’état considéré être avant tout au service du peuple.

La vision du PDG de Nestlé Peter Brabech est des plus ironique, il ose se demander comment on peut penser que l’eau est un droit pour tous, l’eau est une denrée alimentaire qui doit avoir un coût, quel est-il pour la société Nestlé qui s’octroie à peu de frais des captages au mépris de l’environnement et revend sur place l’eau en bouteille soit 3 milliards de litres d’eau par an équivalent de la consommation du secteur agricole de l’état.

Nestlé, visionnaire s’est attaqué au monde entier, 27 pays sur 5 continents ont permis à la marque une ascension fulgurante. Le nom de la dernière née des précieuses bouteilles « Pure Life ».

Le Pakistan et ses 180 millions d’habitants ont servi de marché test pour le lancement de cette nouvelle marque. Ce pays où le réseau public de distribution d’eau potable est soit inexistant, soit vétuste représente un lieu idéal pour la création d’un marché au risque d’épuiser les sources. Le marketing de Nestlé s’adresse aux classes aisées, « Pure Life » est devenu un signe d’appartenance à la Jet Set pakistanaise. Dans la ville de Shékuppura où l’eau est de bonne qualité, Nestlé pour atteindre la plus pure a creusé des puits de 120 mètres de profondeur épuisant ainsi les puits ancestraux situés à 30 mètres seulement. Les habitants de Makoko, bidonville sur pilotis doivent acheter l’eau dans ce lieu où choléra et typhus déciment plus les enfants que le sida et le paludisme. Nestlé aurait refusé de creuser un puits pour les habitants, l’utilisation de l’eau à des fins lucratives est déjà insupportable, elle devient en ces lieux plus qu’irresponsable, criminelle…

« Nestlé exporte les bouteilles

pakistanaises en Afghanistan. »

 

Au Nigéria le simple sachet d’eau se vend 3 centimes d’euros, pour le citoyen ordinaire une bouteille d’eau est plus chère, 100 nairas (42 cts d’euros) qu’un litre d’essence, 65 nairas. Même une partie de la classe moyenne (salaire moyen équivalent 71,50 euros) ne peut plus acheter d’eau potable mais qu’importe…

De plus en plus d’états sont défaillants et la société Nestlé a de beaux jours devant elle et peut continuer ses opérations marketing en distribuant gratuitement 230 000 litres de « Pure Life » pour convaincre les peuples dits civilisés qu’elle est préférable à l’eau du robinet pourtant médicalement reconnue dans nos pays.

La plus haute instance de l’état du Maine a tranché en faveur de Nestlé, les habitants de Fryeburg se sont battus en vain pendant quatre années et demi et ont dépensé plus de 60 000 dollars en frais de justice, ils s’estiment moralement volés. L’un d’eux déclare « plutôt mourir de faim que d’acheter des produits Nestlé ». Est-ce l’ultime manière de combattre ?

Bien des questions se font jour quand on sait que dans son dernier ouvrage le PDG de cette société assure que la nécessité grandissante de l’eau du fait de sa progressive rareté peut garantir 140 ans d’existence à la société Nestlé. N’est-ce pas là l’essentiel dans la gestion du développement durable.

72 marques vendues dans le monde par Nestlé  Contrex, Hépar, Nestlé Aquarel, Nestlé Pure Life, Perrier, Poland Spring, Quézac, San Pellegrino, Valvert, Vittel, etc.

http://videos.arte.tv/fr/videos/nestle-et-le-business-de-l-eau-en-bouteille--6907084.html

Marie Gabrielle GIMENEZ

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De quoi vouloir boycotter Nesle mais pas facile dans notre société de consommation !
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