« Des dieux et des hommes », l'Amour jusqu'au bout.

 

 

 

Il est des moments privilégiés, dans le bonheur comme dans la souffrance, qu’il faut savoir s’approprier.

 

Le film de Xavier Beauvois, « des Dieux et des Hommes », fait sûrement partie de ces œuvres tout à fait exceptionnelles qui vous transpercent tant le ton est juste et l’expression profonde.

 

Ce film ne se raconte pas, il se vit. A travers la foi de ces pères blancs (moines trappistes) installés dans le monastère de Notre Dame de l’Atlas sur les sommets de Tibhirine en Algérie, nous revivons l’horreur de cette période, de 1993 à 1996, avec l’enlèvement et la mort tragique de sept d’entre eux.

 

Au-delà des faits, le réalisateur nous invite à comprendre le recueillement et la recherche spirituelle de ces frères, engagés au service d’une population pauvre et en souffrance, dans une recherche permanente de dialogue avec l'Islam. L’accueil de la différence et l’Amour de   ce peuple reste encore aujourd'hui l'essence de leur engagement.

 

Tout au long de ce film, on découvre l'enracinement de l'Homme dans la foi et sa détermination à suivre le chemin qu'il s'est tracé malgré la peur. Un cheminement qui les emmène au-delà d'eux-mêmes, un don total à l'autre.

 

Certaines séquences vous transportent dans un  autre monde, uniquement révélées par la scène du Lac des Cygnes de Tchaikowsky dont les mouvements s'immiscent en vous, permettant un détachement total. Nul besoin de paroles, le visage de chaque frère, leurs sourires parfois estompés par une forme de douleur intérieure.

Leurs larmes de désespoir, ou peut-être d'espoir car l'espérance est ancrée en eux, perlent au bord de leurs paupières pour glisser lentement sur des joues creusées par le manque de sommeil.

 

Comment ne pas être saisi par la force de ces acteurs tellement sincères dans leurs rôles qu'on croirait partager, l'espace de quelques minutes, le quotidien de ces trappistes pourtant disparus.

 

Ce film nous laisse avec une étrange blessure au coeur, un sentiment de colère et d'impuissance, un attachement profond à cette communauté qui a payé un lourd tribu au nom de l'Amour et de la foi en Dieu et en une Algérie meurtrie.

 

 

Catherine TIZON

 

 

Un grand merci à la Commission Cinéma de la MJC de Villemur pour nous avoir offert ce moment exceptionnel.

 

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