ENCORE UN EFFORT, CHERS (ES) CITOYENS (ES) ELUS (ES)…

  • Un Oeil Sur Villemur
  • Politique

Par Jean Philippe Tizon


Sans inquiéter Lourdes,  des petits miracles existent aussi à Villemur.

Notre Bonne Mère n’est point apparue en pleine  séance du Conseil Municipal, mais, il faut le reconnaitre, un certain esprit soufflait alors ce lundi 13 décembre.

Inspirés, les élus de l’opposition droite l’étaient pour une fois bien à propos. Comme quoi le froid peut posséder quelques vertus politiques.

Messieurs Chevalier et Bétirac voire Dumoulin ont su interpeller leurs pairs sur une question d’enjeu sociétal à l’échelle de la commune à savoir le rôle éducatif du sport en direction d’une adolescence en « errance ».

Une approche plus pertinente que la tirade – qui s’en suivi- sur les dangers du collectivisme, plus retords que l’ultralibéralisme !!!

Tout est parti d’un constat anodin de Monsieur André Bétirac à propos d’un différentiel conséquent entre la subvention accordée au football et celle du Rugby.

Une histoire de cloche merle allez-vous dire. Que nenni !  Parce que la véritable question n’est pas –même si cela a son importance- de savoir si Dupont touche plus que Dupond mais bien : quelle politique d’éducation sportive est menée sur un territoire en direction des jeunes et adolescents ? 

Cette inspiration pertinente a été soutenue avec  brio par Mr Chevalier. Monsieur Bragagnolo, un peu décontenancé, - on peut le comprendre-  tire en touche. Il essaie de tacler son adversaire et frise le carton jaune par : « qu’avez-vous fait quand vous étiez au bureau du rugby ?».

Non et non. Face à une interrogation politique de fond, celui qui répond par une attaque personnelle, se met hors-jeu. Encore un effort, Monsieur Bragagnolo.

Le capitaine de l’équipe majoritaire, voit la contre-attaque s’étioler, préfère une autre approche. L’expérience aidant, il concède à son ami Georges que c’est une véritable interrogation de fond et qu’il la partage.

Les joueurs se repositionnent alors au centre du terrain.

Sans devenir les rabat-joie de service, il demeure primordial de reformuler les interrogations sous jacentes  de départ. Cerner les questions revient à mieux cerner les pistes de réponses possibles et à affiner les stratégies de jeux sur le terrain.

-         Devant les choix de société arrêtés par le pouvoir en place (réduction d’effectifs de l’éducation nationale, le désengagement de l’Etat auprès des collectivités, le soutien sans limite des amis de Neuilly, la « fricarisation » à outrance, etc) quelles politiques de résistances et d’espérances pouvons-nous mettre en place à l’échelle locale afin d’en limiter le plus possible les impacts sociétaux ?

 

-         Dans ce cadre de résistances et de construction d’espérances républicaines, quelle politique de jeunesse globale (éducations, loisirs, culture) doit être menée pour permettre l’émergence des citoyens(nes) de demain au sein de notre territoire ?

Autrement dit, se pose à l’échelle d’une commune, d’une communauté de communes, des choix sociétaux à définir clairement, donc des choix politiques. Là dessus, l’élu d’opposition  a entièrement raison.


La pirouette du collectivisme

Par contre, nous ne pouvons à la fois, comme Monsieur Georges Chevalier poser une question pertinente et nous opposer à la rénovation de Bernadou pour accueillir et fédérer les moyens pour la jeunesse de la ville. Nous ne pouvons pas d’un côté nous indigner du sort fait à la jeunesse et de l’autre  apporter un soutien, même critique, à une politique nationale anti jeunesse.

Monsieur Chevalier intelligent, conscient de ses contradictions, essaie de trouver une échappatoire politique en attirant alors l’attention sur de supposées tentations collectivistes.

Faut-il réellement le rassurer sur ce sujet ?

A part quelques maoïstes attardés, toute la gauche française, dont le PCF,  a mis depuis des lustres cette dimension au rencart, sans regret.

Dans la pratique, le collectivisme et l’ultralibéralisme demeurent les deux versants d’une même pièce du capitalisme. D’un côté, un capitalisme d’Etat, de l’autre un capitalisme privé. Dans les deux dimensions, l’humain est nié au profit de l’économique et de quelques actionnaires minoritaires mais puissants. Il serait intéressant aujourd’hui de demander à un ouvrier chinois et à un ouvrier américain s’ils trouvent une différence entre le taylorisme et le stakhanovisme ou ce qu’ils pensent de la démocratie sociale de leur pays respectif ? Nous pourrions par extension poser les mêmes questions aujourd’hui aux « molex »  ou autres salariés

Par contre, dès à présent, il devient urgent de débroussailler de nouvelles pistes : à savoir mettre l’économie au service de l’Humain et de la planète

. Cette démarche passe pour une nation –comme la France- ou un ensemble de Nations –comme l’union européenne- par la nationalisation(1) ou plutôt la citoyennisation (pas seulement) d’un certain nombre de secteurs dont en partie celui des banques et des assurances.

Au plan local, cela passe aussi par la création, entre autres,  de régies ou de SCIC loin de privatisations de services publics chers aux amis politiques de JM Dumoulin. L’esprit des capitalismes revient à favoriser la domination d’égoïsmes au détriment de l’intérêt général. Pis, il pénalise  l’esprit d’initiative responsable des petits et moyens entrepreneurs.

Il est temps, comme ose le rappeler de plus en plus souvent Jean Claude Boudet, que le politique reprenne le dessus sur l’économique. Il est grand temps d’inventer,  à  l’échelle locale à l’échelle mondiale, de nouveaux outils de régulations sur lesquels les citoyens et les peuples auront leur mot à dire.


Si  Monsieur Georges Chevalier, avec d’autres élus,   a su plutôt élevé le débat au sein de l’Assemblée locale, il n’en va pas de même  pour les Sieurs Dumoulin et Toussenel.

Ces derniers ont joué les « Prosper »  d’un autre Chevalier –Maurice-. Pas besoin de devenir grand devin pour comprendre que passer d’un débat de fond à des invectives « youpla boum » ne renforce pas l’image du politique local, réduit des visions politiques opposées en  vendetta personnelle et conforte le quidam dans un « tous les mêmes » à connotation lepéniste.


 Décidément, certains élus ont besoin de prendre de la hauteur politique et personnelle. Ils devraient méditer cette pensée : que celui qui n’a jamais péché jette le premier la pierre.  Allez encore un effort. Les citoyens (nes), la démocratie et Villemur devraient y gagner.

 

 

1)      Les nationalisations ne peuvent être une fin en soi.  Si les nationalisations n’entrainent pas des choix politiques différents et  efficaces de gestion cela ne sert à rien. Celles réalisées aux débuts des années 1980 le prouvent. Par contre, le choix d’une « citoyennisation », c'est-à-dire une nationalisation sous contrôle des usagers, des élus locaux, et des salariés peut  réorienter efficacement certaines pratiques au service de l’intérêt général. Il est clair qu’il faut aussi distinguer clairement le marchand du non marchand. L’intérêt général doit demeurer un secteur non marchand mais compétitif en terme de service au public.  De même le secteur concurrentiel doit garder l’esprit d’initiative mais dans un cadre légal et social bien défini. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces questions complexes mais abordables.

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