ENTRE RAPACES ET PIGEONS, LA COLOMBE DOIT GAGNER SA PLACE

 

Combien sommes nous à l’avoir ressenti, à le ressentir ce sentiment d’impuissance.

Impuissance face à la maladie, les éléments naturels, bien sur.

Mais que dire de l’impuissance face à une société construite par les hommes, par nos « semblables ».

Nous voilà en pleine campagne électorale, les mots semblent soudain recouvrer du sens.

Démocratie, égalité, fraternité, certains vont jusqu’à évoquer « un peuple sans relation et sans privilège », est-ce l’équivalence des « sans voix » dont ils se veulent les défenseurs ?

Consentent-ils à admettre que des castes existent sur ce territoire, vous laissant dans la posture de « moulins à vent » ?

Ils ont tout bien verrouillé, tout mécontentement, toute insatisfaction, tout questionnement. Toute requête se heurtera au mur de l’unité d’intérêt au nom d’une profession, d’une règlementation administrative, d’un pouvoir.

Vous vous sentez victime d’injustice, vers qui vous tourner pour l’exprimer ?

Vous avez envie de hurler qu’il est impossible que certains agissements restent impunis, voire légalisés, qu’au nom de l’indifférence on reste sourd à vos appels.

Impuissant parce que seul, non pas seul à traverser l’épreuve mais seul à crier.

Combien sommes nous, dépités, exaspérés, seuls à maugréer dans notre coin ou plus triste à en arriver au suicide comme ces employés ou aujourd’hui cet homme face à l’administration fiscale.

Les castes soi-disant dominantes ont su avec leur intelligence de classe monter les gens les uns contre les autres, les fonctionnaires contre le privé, les blancs contre les gens de couleur, les français contre les étrangers, le jeunes contre les ainés, les actifs contre les chercheurs d’emploi…

Au point qu’on a si bien oublié, nous les modestes, la nécessité de la solidarité.

Nous sommes quelque part fautifs de leur avoir abandonné le pouvoir, de les laisser nous diviser pour mieux régner.

Jusqu’à quand tolèrerons-nous que quelques « indignés » montent tous seuls au créneau pour mettre au pilori telle « vérité » ou dénoncer haut et fort la rouerie de certains, l’indifférence d’autres.

Où ira notre monde si nous continuons ainsi ?

A quel titre celui-ci aurait-il le pouvoir de… ?

A quel titre sa parole aurait-elle plus de valeur que… ?

Pourquoi sa fonction ou sa fortune lui confèrerait-elle la suprématie de mal faire et de faire le mal.

Qui sont-ils ces puissants, ces patrons méprisants, ces banquiers, cette justice trop souvent de classe qui ignore ou feint d’ignorer que la corruption est partout ?

De quel droit certaines professions sont-elles jugées par des pairs ?

Pourquoi soudainement tous ces scandales dans le domaine de la santé ?

Vous ILS ne vous ratent pas, au moindre découvert, à la moindre infraction.

Vous vous n’avez pas les moyens de vous battre, d’acquitter des cautions, de trouver des soutiens…

Si au lieu de nous morfondre, de ruminer, tentés par des idées vieilles comme le monde qui ont déjà prouvé leur pouvoir de nuisance, de destruction, si nous nous unissions pour partager les problèmes et rechercher les solutions.

Nous découvririons sûrement que les victimes sont plus nombreuses qu’on ne le croit et nous pourrions mettre en pratique le principe qui veut que l’union fasse la force mais nous l’utiliserions nous dans un sens honorable, pour contrer les dérives de notre société.

Ce qui vaut dans l’indignation, ce n’est pas son côté négatif mais bien la puissance qui peut en ressortir.

L’amour de la justice ne peut se satisfaire de la haine de l’injustice, il doit pousser à chercher, à trouver les moyens de construire le meilleur.

Cessez mesdames, messieurs les politiques à la veille des élections de nous gaver de beaux mots devenus prestigieux pour mieux par la suite vous y asseoir dessus

Ils ont un sens les mots, ils ne sont pas qu’un enchainement de sonorités agréables à vos oreilles, propres à satisfaire les égos de ceux qui s’écoutent, s’entendent « causer ».

Passez aux actes, concrétisez ce que vous dites, commencez par écouter, écouter vraiment ceux qui dénoncent, arguments à l’appui, ceux qui souffrent…

 

Travaillez afin que plus jamais on n’évoque les « sans voix ».

 

Marie-Gabrielle Gimenez

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