UN CRIME « PROPRE » : L’ABUS DE POUVOIR

« C’est une expérience éternelle que tout homme qui a le pouvoir est porté à en abuser ». Cette phrase extraite de « L’esprit des lois » de Montesquieu illustre toujours aussi bien la faiblesse de l’Homme face au pouvoir.

 

Quelle que soit la fonction assurée, l’Homme oublie vite que sa fonction n’est que le témoignage de la confiance d’une assemblée démocratique. Loin d’être un abandon de la citoyenneté ou l’abandon de l’existence individuelle, c’est un mandat de représentation accordé sur la base d’engagements clairement définis.

 

Que cette représentativité soit politique, syndicale ou associative, elle doit respecter les « électeurs ». Dans le monde politique, nous faisons trop souvent les frais d’abus de pouvoir, de la négation des attentes du plus grand nombre, de prises de décisions arbitraires imposées à tout à chacun. La démocratie est alors soit fragilisée, soit transgressée.

 

Au sein d’une municipalité ou d’une collectivité, les décisions prises doivent, de même, rester le reflet d’un avis collectif et de décisions collégiales. Le rôle d’un maire ou d’un président n’est pas d’imposer ou de décider unilatéralement, mais d’aider l’équipe à trouver un consensus lors de chaque décision ou de chaque différend. Son rôle est de fédérer, d’impulser, de dynamiser. D’ailleurs, n’est-il pas élu par l’ensemble des Conseillers Municipaux ?

 

Chaque élu doit pouvoir garder son indépendance intellectuelle, son libre arbitre et ses engagements personnels.

 

Malheureusement, « moins on a de pouvoir et plus on aime en user ». Dans sa fragilité extrême, l’Homme vivra donc la « nomination » comme une reconnaissance de ses qualités, qualités qu’il n’arrive pas forcément à définir lui-même.

 

Est-ce :

 

Pour cacher sa faiblesse qu’il laissera aller sa colère,

Pour vaincre ses doutes qu’il restera sourd aux revendications de son équipe,

Pour ne pas être mis en porte-à-faux qu’il imposera ses décisions,

Ou s’agit-il simplement d’un abus de pouvoir ?

 

Il n’en demeure pas moins que, même sous un aspect avenant et ouvert, l’homme de pouvoir peut, si le besoin s’en fait sentir, foudroyer l’adversaire pour préserver son « intégrité », mais surtout sa « notoriété ».

 

Poussé à son paroxysme, le pouvoir peut conduire au meurtre, l’histoire est malheureusement là pour en témoigner. Mais, si nous réfléchissons deux minutes, salir, humilier, destituer ou tout simplement lâcher une rumeur ne sont-ils pas déjà les prémices d’une agonie ? Cette agonie qui, si elle ne conduit pas directement à la mort, est capable de détruire l’homme au plus profond de lui-même. Les doutes, les regrets, les remords, la honte, la colère, l’incertitude sont autant de sentiments qui viendront le hanter jusqu’à l’achèvement.

 

On dit souvent que l’homme est faible, mais n’est-ce- pas une façon de s'auto-justifier ?

 

L’Homme peut également être fort. L’exercice est sûrement plus difficile parce que contre nature au sein de notre société. Pourtant, il suffit d’écouter, de partager, de regarder, de réfléchir collectivement et non personnellement, d’accepter de se remettre en question, d’oser.

 

L’Homme a le libre arbitre, il devra donc assumer les conséquences de ses actes.

 

Catherine TIZON

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